Chère Berrichonne,
De retour sur la toile après des mois d'absence
Durant lesquels, des mots, je faisais abstinence,
Je découvre ce bel «Ô muse mon amie»
Votre texte adulé par de nombreux groupies.
Je m'étonne pourtant que, de tous ces lecteurs,
Qui, par leurs commentaires, ont fait votre bonheur,
Aucun n'ait jusque là osé prendre le risque
De s'afficher poète de votre astérisque.
Qui est cet inconnu qui aime tant vous lire
Au milieu de la nuit avant de s'endormir ?
Qui est ce noctambule insomniaque chronique
Dissimulé sous ce signe typographique ?
J'ai pensé un moment que vos admirateurs
Ne veillaient jamais au-delà de dix-neuf heures
Que nenni ! J'ai bien vu en pêchant au hasard
Que beaucoup parmi eux vous ont lue l'été tard.
Cela me mène à penser comme la grenouille,
Experte en météo et loin d'être une andouille :
L'écrit parle d'un homme allongé sous la couette,
Mais pour ce faire il faut que la saison s'y prête !
Or en juillet au moment de votre écriture
Le timide a dû vous lire sans couverture
Et s'il s'est endormi sur vous à moitié nu,
Peut-être hésite-t-il à être reconnu.
Peu importe après tout, laissons à l'anonyme
Le loisir de s'évader la nuit sur vos rimes
D'autant plus que depuis, avec ce temps d'hiver,
Il a sans doute déjà remis le «couvert».
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