Inachevée cette averse d'orage
Sur le grand fleuve au lit asséché
Comme ces larmes mortes sur les rivages
Des yeux aux regards altérées
Inachevées ces floraisons de rêves
Quand le printemps perd son soleil
Et que les nuages sans trêves
Habillent le sens de l'éveil
Inachevée cette étreinte éphémère
Entre deux regards en émois
Sur le quai d'une séparation amère
Traçant sur la mer du silence les voies
Inachevé ce doux sourire
Partagé sur la route des souvenirs
Et que le vent de l'absence noie
Dans le tourbillon du soupir
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Ah ! si seulement avec une goutte de poésie ou d'amour nous pouvions apaiser la haine du monde !
Résidence sur la Terre (1935) Pablo Neruda
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