A tous tes boutons, ma Rose...
Mon rêve, ma douceur,
Comment soigner demain toutes ces cicatrices ?
Comment défaire à l’aube, ce que la nuit a fait,
Emprisonnant tes mains et tricotant tes peurs,
Tissant comme une toile, où tes désirs se perdent ?
Comment ressusciter l’envie de vivre libre ?
Libre de ces angoisses qui te nouaient parfois,
Entravée et gisante, ivre de tes blessures,
Boule noire au gosier, chargée de déchirures ?
Comment te redonner ce goût de l’inutile,
Ce goût des rires d’enfants, insouciants et futiles,
Qui gazouillent en rêvant, inventant des chimères,
La tête dans les cieux , malgré les pieds sur terre ?
Serai-je un jour ce prince, qui viendra te chercher,
Te prendra par la main et Sabine, t’enlever ?
Saurai-je déjouer les pièges qui emprisonnent,
En images, nos rêves, pour qu’on les abandonne ?
Saurai-je dénouer les liens, qui te retiennent,
Au passé, aux promesses, aux illusions perdues,
Aux fausses fidélités, violentes comme des chaînes,
Auxquelles on croit un jour, mais auxquelles rien n’est dû…
Saurai-je tisser d’or, la nouvelle toison,
Dont je te couvrirai, toi ma belle inconnue,
Quand ta peur envolée, et perdant la raison,
Tu me viendras tremblante, parce qu’à demi-nue…
Je rêve pour ce jour, « des matins crépitants »,
Sans les chats angora, mais sous mes doigts tremblants,
La pointe de tes seins, que je réveillerai,
Pour que tu te blottisses, divine, entre mes bras…
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"Et ne m'en veux pas si je te tutoie
Je dis tu à tous ceux que j'aime
Même si je ne les ai vus qu'une seule fois
Je dis tu à tous ceux qui s'aiment
Même si je ne les connais pas"
J. Prévert.
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