Fais naître des soupçons, j’ai besoin de mystère
J’aimerais tant savoir quel serait mon émoi
Lorsque tu rentrerais la cravate de travers
Affublé d’un air gauche, du genre un peu sournois
Fais moi croire que ce jour une nouvelle secrétaire
Viens de prendre ses fonctions juste en face de toi.
Qu’elle n’a pas l’air farouche, un rien presque vulgaire,
La technique directe et le corps aux abois…
Je veux m’interroger quand ton téléphone sonne
Voir si, quand tu t’isoles, pour répondre à ta guise
Je constate qu’alors mon esprit s’émotionne
Ou si je m’en soucie comme d’une première chemise…
Mets moi donc en danger, ça nous ferait du bien
Ne serait-ce qu’un cheveu sur ton siège de voiture
Qu’une odeur de parfum différente du mien
Le summum serait de découvrir bien sûr
Un « je t’aime » griffonné d’une plume inconnue
Attestant l’évidence et provoquant j’espère
Une terrible colère affichée sans retenue
Suivie d’une grande douleur et de larmes sincères
Comment te faire comprendre, tu es si authentique !
Je te voudrais pervers, créateur de doutes.
Je suis si sûre de toi que ça devient critique,
J’ai besoin d’embarras pour pimenter la route.
Fais naître des soupçons, j’ai besoin de mystère
Mais ce n’est pas à moi de te souffler cela
Tu ne te doutes pas comme ça m’est nécessaire
Comment te faire comprendre que je n’attends que ça
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Calou