La nuit : reflet de nos âmes.


Quand le soleil n'est plus qu'un disque pâle
Cédant peu à peu sa place à la nuit,
Quand la lumière émet un dernier râle
En voyant s'approcher l'ennemie,
L'autre côté du miroir se révèle
Offrant à nos yeux son profil obscur,
Qui pousse les hommes à regarder le ciel
Car l'ombre n'est jamais de bon augure.

Nul autre que nous mêmes n'est mieux placé
Pour savoir que la nuit est dangereuse
Et les regards qui scrutent l'obscurité
Sont autant de prières silencieuses
Adressées à l'humanité entière
Dont l'âme est entachée de noirceur
Et pousse les hommes à la folie meurtrière
Et à l'anéantissement des leurs.

Chacun d'entre nous abrite en son sein
Un brin de mystère, une part d'inconnu
Un peu de cette nuit que tout le monde craint.
Aussi impudique qu'une mise à nue
Elle éveille en nous nos instincts primaires,
Dévoile sans pitié notre face cachée,
Ce côté sombre que l'on voudrait faire taire
Mais qu'on ne sait pas toujours refouler.

La nuit ne règne pas que dans les cieux,
Elle se terre au fond de chacun de nous
Et a rendu les hommes superstitieux
Les poussant à croire aux contes les plus fous
Pour s'absoudre du mal qui est en eux
Et leur donner l'illusion qu'ils sont doux,
Dépourvus des penchants délictueux
Qui les rendent plus dangereux que des loups.