Il est un merle siffleur
Qui à la sonnerie du réveil,
Cet oiseau de malheur
Aime à me siffler dans les oreilles.
Tu n'es qu'un emmerdeur.
Tous les jours, tu m'extirpes de mon sommeil.
Ton champ est loin d'être mélodieux.
Et pourtant, tu es là tous les matins,
Et jamais tu n'es silencieux.
On pourrait croire que tu as faim.
Tu n'es qu'un perturbateur,
Celui qui épie et surveille
Le moindre son, la moindre couleur.
Même avec Tes comparses les corneilles,
Rien n'est en ta faveur.
La mésange avec son chant sans pareil
Perturbe ton sifflement avec douceur.
Juste pour moi, le temps de manger des groseilles.
Malgré que tu la réclames, toute cette pluie,
Tu deviens même voleur
A souhait comme la pie
Pour quelques cerises en hauteur.
Voilà pourquoi, sous un soleil radieux,
Tu te permets chaque matin
De faire des envieux
En assouvissant ta faim.
Dans mes souvenirs d'enfance
Tu jouais déjà le malin,
Mon père posait ses filets en urgence
De très bon matin
Au dessus de ses treilles,
Que tu grapillais avec ferveur
Toutes ces bonnes et merveilles
Grappes de raisin, toi le voleur
Qui même au coucher du soleil,
Tu nous fatigues, toi le merle siffleur.
SEMAPHORE