Marche enfant
Quel fut ce rêve, ce dédale ancien,
qui crève déchiré d’aubes secrètes,
là bas dans les fanfares d’automne,
où l’enfant a glissé sur les cordes du temps.
Marche enfant, avec ton beau front,
tes yeux illuminant des futurs,
et sous l’orgueilleuse horloge qui s’affaire
ne t’arrête pas, cours et oublie,
n’écoute pas son chant obscur et lancinant
où traîne le passé sans mémoire.
Cueille ces matins plein de fulgurance,
apprivoise les ombres qui habillent les remords
pour en retenir leur terrible douleur.
Cours petit, cours, ne te retourne pas
car il y pleure un homme,
mon Dieu, qui te ressemble tant.
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Ne méprisez la sensibilité de personne. La sensibilité de chacun, c'est son génie. ( Ch. Baudelaire )