POEME... INACHEVE
…Les mains dorées, bercées
Eveillent les parfums exotiques
Sur la statue d’airain
De mon éphémère séjour
Descendent les rayons du crépuscule
De mon temps d’errance
J’ai récolté des senteurs exotiques
Mon gosier souvent assoiffé
Garde toujours l’arrière goût
De la dernière aventure
Mes jours sont devenus de vraies toiles
Où les sculpteurs cisèlent des formes mystérieuses
Où les peintres réalisent les rêves les plus adorables…
Le lac, mon ultime recourt
LĂ oĂą je me laisse emporter
Pour puiser la paix du cœur
Pour purifier mon âme souillée
Je m’y accroche de tout mon être
Et dans sa profonde quiétude
Les cèdres, les sapins, les platanes
Se baignent jour et nuit…
Tu es lĂ , ma MUSE
Source de mes inépuisables impulsions
Comme un vestige gardé intact
Filament d’argent dans le firmament
Tu es là , compagne de mes jours d’antan
Souriante comme l’aurore
Ecoutant l’aphrodisiaque nature murmurer
Vivant la force de l’extase
A mesure que tes pas agités avançaient
Enfourchant l’encolure de l’étalon sauvage
Le tout se réveillait, t’acclamait
Un bref sourire quitte tes lèvres vermeilles
Et puis voilà que tu libères ton rire
Ce rire ensorceleur, innocent, que les Ă©chos captent
Et le font circuler librement
Au gré des flots réveillés
De la brise levée
Des parfums envolés
Des cimes balancées
Des fleurs Ă©closes
Et je me suspends Ă ton rire
Comme un petit oiseau
Comme un fruit mûr
Qui ne veut guère
Se détacher de son rameau
Comme une légère barque
Qui ne peut pas
Briser ses amarres
Comme le dernier souffle
Qui ne veut pas
Quitter un corps condamné…
HĂ©las, le fil est rompu
Les fruits sont tombés
Avant la saison des cueillettes… !
Je deviens un otage encombrant
Dans le parloir des années
Maintenant que je vis ma longue marche
Dans les Ă©nigmes des aventure sans lendemain
Je m’en vais chaque matin
En un rituel rappel
Recueillir les jeunes pousses
Et les fleurs sauvages
J’égrène avec nostalgie le chapelet des souvenirs
Adossé à l’arbre témoin de nos rêves
Des fragments de nos paroles versatiles
De nos promesses longtemps projetées…
Et lentement lorsque l’oubli est lĂ
Et tisse de ses mains le voile de mes pensées
Il m’entoure de ses ailes mouvantes
Et j’écris douloureusement sur le fond de mon cri
Sur le linceul des poèmes à peines esquissés
La longue marche trébuchante
Et langoureuse
D’un poète maudit
Qui s’éloigne le dos voûté
La démarche lente
Et dans la tête où s’accrochent encore
Les reflets d’une lueur fugitive de POEME
Je m’en vais au fond d’un cœur abandonné
Où couve une simple flamme INACHEVEE…
Dont la chaleur ne fait qu’espérer
Le retour… à la VIE…
© Kacem loubay
RABAT / Maroc
Vendredi 20 Mars 1987
Loubay_k@yaho.frLe poète de l’autre rive