Il l’aimait son pays et il en était fier
Il aurait pour le voir fait la route à l’envers
Revoir les yeux de sa promise
Sa maison peinte et son Ă©glise
Mais il ne verra plus ces images ici-bas
Ceaucescu est passé par là .
Mais ce n’est rien, il lui reste le ciel
Quand les bras croisés sous la tête
La nuit d’été redevient sa conquête
Et les Ă©toiles lui versent le miel.
Il a laissé son cœur, il a laissé sa vie
Laissé sans au revoir ses parents derrière lui
Dans l’enclos de leur cimetière
Versé juste une larme amère
A la honte de leur chagrin
S’ils l’avaient su parti ainsi sur les chemins
Mais le moyen de survivre ici-bas
Quand tout le monde te montre du doigt.
Mais ce n’est rien il lui reste le ciel
Quand les bras croisés sous la tête
La nuit d’été redevient sa conquête
Et les Ă©toiles lui versent le miel.
Il l’aimait son pays et il en était fier
Ses pères avaient vécu du travail de la terre
Transmettant Ă leur descendance
Les outils et puis l’endurance
Des corps penchés sur les cailloux
La vie n’est plus ainsi et le monde s’en fout
Il faut des hĂ´tels sans histoires
Pour plaisanciers sur la mer noire.
Mais ce n’est rien, il lui reste le ciel
Quand allongé sous la lune inquiète
La nuit d’été redevient sa conquête
Et les Ă©toiles lui versent le miel.
Il est parti confiant, la France c’était loin
Mais il savait au moins lĂ -bas y aurait du pain
Il a juste pris sa valise
Ses photos et puis deux chemises
Et son violon de musicien
Pour endiabler les airs anciens
Quand il aurait le blues de sa terre et des siens
Et que lui manquerait le pays
Et ses prairies de myosotis.
Mais ce n’est rien, il lui reste le ciel
Quand les bras croisés sous la tête
La nuit d’été redevient sa conquête.
Et les Ă©toiles lui versent le miel
Je l’aimais mon pays, j’en aimais les lumières
Et je ne savais pas que sur le planisphère
Un doigt pointé désignant cette terre
De sa voix profonde et sévère
Le Dieu de nos pères avait dit :
« La terre t’appartient si tu es né ici
Ceux qui sont nés là -bas n’ont qu’à crever de faim,
Ils ont juste hérité d'un malheureux chemin ».
Mais ce n’est rien, il lui reste le ciel
Quand les bras croisés sous la tête
La nuit d’été redevient sa conquête
Et les Ă©toiles qui lui versent le miel.
J’ai vu à la télé à quatre pas d’ici
Des enfants arrachés à leur pauvre taudis
Et le déluge de leur mère
Pourrait bien recouvrir la terre
Le paradis qu’on imagine
Quand on Ă©chappe Ă la famine
C’est bien sûr les bords d’autoroute
Et les insultes du mois d’aout
Sans eau, sans électricité, sans pain
Sans rĂŞve pour le lendemain.
Mais ce n’est rien, il lui reste le ciel
Quand les bras croisés sous la tête
La nuit d’été redevient sa conquête
Et les Ă©toiles lui versent le miel.
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Cultivez votre amour de la nature, car c'est la seule façon de mieux comprendre l'art! (Vincent Van Gogh)