Enroulés.
Elle roulait des yeux dans la lumière belle
Sa langue sur la peau d’une écorce nouvelle
Gravait des mots d’amour comme on fait des tombeaux
Je consommais le temps, délaissant son fardeau.
Ronsard avait Marie servant sa poésie
Je voudrais qu’elle aussi aujourd’hui soit ravie.
Je suis roulé par terre où reposent mes os
Qui regrette mes vers ? En fut-il un de beau ?
Toi qui roules carrosse quand ma chair est pourrie
Écris-moi à l’adresse où l’on me voit en vie
L’arbre de Cybèle déroule un manuscrit
Et le vent te dira dans les lieux où je suis.
Du plus profond des cieux, te regardant si belle
Nous aimions tous les deux son essence immortelle.
Enroulée au rosier une vigne à merveille
Témoigne d’un mystère à la fleur sans pareille.
Pierre-Louis SESTIER
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