Tout le temps en mes yeux bourgeonnait le malheur
Partout mon esprit extirpait de leurs racines
Ténébreuses, les démons enfouis dans les cœurs
Puis les invitait à ériger en moi, leurs ruines

Des fêlures se créaient en mon âme choquée
Par chaque bombe qui explose, chaque crime,
Chaque veine qui s’ouvre et tout tireur embusqué
Saignait ma Foi avant la vraie victime

Les lois de mon univers sont toutes pèle-mêle
Maintenant qu’un ange s’est penché sur moi
Que la couleur du sang, étrangement, me rappelle
Les pétales de ses lèvres frémissants d’émoi

Maintenant, son rire innocent ébranle mes pleurs
Maintenant, ses larmes réchauffent mes sentiments
Et ses gestes spontanés appellent ma candeur
Durcie, ensevelie par tant de tourments

Maintenant, j’aperçois les bras des nuages
Qui découvrent les portes béantes du paradis,
Aux martyrs du destin, aux victimes de carnages,
Et aussitôt ma soif de vengeance refroidit

Aux crimes, je ne vois plus que des âmes désespérés
Et une roue qui tourne plus vite pour certains
Et ce pessimisme que j’admets, était exagéré
Céda son règne à quelques espoirs enfantins

Oh ! Mon cœur qui lévite léger, culminant
Les cimes du bonheur, à ses doux « je t’aime »
Parle à ma muse silencieuse depuis un moment
Qu’elle saisisse sa chance !... Je vis un poème