Dans l’univers des fables
On y voit le masque poétique
Dans un univers hétéroclite
Il y a des animaux comme l’escarbot;
Le prince des oiseaux ;
Des renards et des rats
Rats des villes, rats des champs
Et de tout temps ;
Une poule aux yeux d’or ;
Un chêne, un roseau ;
Et la langue d’Esope
Dont ils sont les héros
Victimes de la ruse
Des puissants qui croquent et qui tuent
Il y a les encornés
Ceux qui se désaltèrent
Ceux qui vivent à la légère,
Ceux qui font des affaires :
Mais comme en toute chose
Il faut considérer la fin
L’animal a la tête frivole
C’est bien là le genre humain
Un corbeau, selon une chanson
Vieux et con à la fois
Ne pouvait plus nous donner de la voix
Depuis que le renard un jour
Déroba son fromage
Il ne savait plus quel était son ramage
Rouge ou noir, il hésitait tous les matins
Atteint aussi dans son langage
On l’entendait crier « crétin »
Jusque dans les autres planètes
Jupiter le voulant ainsi,
Demanda à Eole de lui souffler
Par influence un vent mauvais
Aux confins de l’Europe et l’Asie
Et badauds d’applaudir
Sans rien comprendre à l’histoire
Des diseurs d’horoscope.
Peut-on être assuré des alliances
Quand on lâche à tout coup le fromage ?
Il n’est d’intérêt à cette chimère
Que si la vérité n’est point mensonge.
Il serait temps lecteur
Que toi aussi t’y songes
Bois ce que tu peux dans mes vers
Cela t’y aidera si tu veux.
Pierre-Louis SESTIER
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