Je t’ai comptée, amie,
Au rythme des saisons
Quand la fuite des nuits
Tambourinait ton nom.

Je t’ai cueillie, amie,
En chasses enfantines,
Grouillant de petits gris
Grimpant aux pélerines.

Je t’ai chantée, amie,
Au soir des vents d’orage
Quand l’éclair de l’ennui
Crevait enfin les nuages.

Je t’ai pleurée, amie,
Dans le bleu des collines
Quand l’éperon maudit
Me rendait orpheline.

Je t’ai dansée, amie,
En tam-tams de l’Afrique
Quand l’offrande bénie
Coulait dans ta musique.

Je t’ai courue, amie,
Aux claquettes d’automne
Glissant aux pavés gris
Des flaques qui frissonnent.

Et toujours, le sais-tu, amie,
Ton eau rendait sensible
Mon cœur à tous ces bruits
De l’arc-en-ciel possible.

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Cultivez votre amour de la nature, car c'est la seule façon de mieux comprendre l'art! (Vincent Van Gogh)