Plume de satin ![](https://www.oasisdesartistes.org/uploads/rank42a33025b90b0.gif) ![](https://www.oasisdesartistes.org/uploads/cavt444cef004749d.jpg) Inscrit le: 10/4/2006 De: suisse Envois: 40 |
Toi l'amour Tempête en haute mer Un navire a fait naufrage A bord, mes rêves de petite fille. Nos corps ont échoué sur la plage Encore entrelacés La nuit s’attendrit sur nos traits Le ciel étoilé conjure notre mort. Assoiffée, affamée J’ai été happée par ton enivrant mirage Envoûtée, j’ai plongé dans tes eaux Espérant y trouver nourriture Mais la terre a trop vite séchée Et mon ventre est resté creux. Usée par le ressac Etouffée par l’écume Courroucée par le sel J’aspire à l’onde douce et chaude Qui me noiera en son cœur. Pour survivre Il a fallut que je te crève les yeux Afin que nageant à l’aveugle Tu perdes pied Et disparaisses dans l’ombre noir Mirage de nuit d’une mer infinie. Marée basse… Montante. Bientôt les vagues déferleront sur le sable Emportant les traces de notre étreinte Dans les bleus profonds de la mémoire. Mes cendres seront jetées en haute mer Loin des ports, loin de tout rivage Aussi loin de la terre que l'ont été mes illusions. Mon regard troublé Par la démence de nos émotions A chaviré au fond de l’océan Ma gorge noyée vomi un flot d’incohérences. Les jours s’accommodent aux vaines tentatives de bonheur Rien n’a été vrai, rien n’a été faux. Pirate à l’affût de l’or Le trésor a fait jaillir la malédiction des fonds de ma mémoire. Cet amour est un coup de poing qui frappe et exténue Ce n’est ni le commencement ni la fin Mais un instant durable et consistant. Un voilier apparaît à l’horizon La pensée s’est dessaisie du rêve Embourbée, salie par la désillusion. Je m’enfonce dans la mer et rejoins le voilier On me questionne : « Où veux-tu aller ? » J’ignore vers quels ports Je pourrai diriger mes désirs. Le soleil t’a redonné la vue Pour mieux me voir en toi Pourquoi me fais tu un signe ? Je t’ai abandonné là , abandonnée la première. Ce mal-être intérieur est l’assassin de notre amour. Le jour peine à se lever Accablé par un violent souvenir d’orage Mon voilier glisse sur une eau calme mais imprévisible Ma névrose s’égale à celle de l’océan. Le soleil ne réconforte pas, il m’incendie. Corrompue par les fausses manoeuvres Je m’agrippe aux cordages Tentant apprivoiser la fin. Egaré dans les abîmes Mon cœur jette l’encre au milieu de nulle part. Ta blessure saigne dans l’espace ou je me noie. Il est trop tard pour se rejoindre Trop tôt pour ne plus y croire. Le vent se lève me soufflant la fragrance de ton absence Les vagues fouettent la coque Mon crâne cogne au rythme du tonnerre Le ciel pleure ma folie. Je brasse, fait des boules, respire sans air L’euphorie me gagne. Ta tristesse est comme un navire qui m’accoste Et m’accompagne dans mon voyage La vie n’est qu’un grand jeu. Et soudain tu ressurgis, intempestivement. J’explose ma poitrine en engloutissant une abondance d’eau salée Et me crois perdue. On est sur la même barque Impuissants et seuls maîtres à bord. Tu creuses ma chair jusqu’à l’orgasme Je respire ton sexe et j’ai peur de hâler le vide Je t'aimerais toujours Toi l'amour
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