Le vent soufflait de l’ouest en bouffées transversales
Qui rabattaient la pluie au pied de la falaise
Il faisait un temps doux de ballade irlandaise
Sur l’herbe rêche et rase d’un novembre en rafales.
Un temps à deviner dans la brume alentour
Les petits poneys gris près des murets de pierres
Sur la lande giflée de bourrasques guerrières
Des crinières de pluie sur leurs cils de velours.
Un temps à promener le nez loin dans la laine
D’un cache-nez mouillé, trois tour autour du col
Dans les flaques tremblées, irisées bleu pétrole
Vers le pub bien chauffé par les vapeurs humaines.
Un temps à s’ébrouer sur le pas de la porte
Entre les deux morceaux, le monde qui se tait
Une fois reconnu, le chahut repartait
Dans les regards pesés de l’assemblée accorte.
Un temps bon à s’asseoir prêt de la flamme nue
Sur un fauteuil en bois, raide au dos et grinçant
Tout en serrant les mains tout autour se tendant
Attraper une stout brune et servie drue.
Un temps à somnoler Ulysse ouvert en main
Et laisser ses idées entre les poutres noires
Tourner, le temps de déguster la mousse amère
Juste en tendant l’oreille aux propos anodins.
Un temps à écouter les saluts en sourires
Dans la fumée refoulée par instant
Quand s’entrouvrait la porte entre deux mots montants
Dans un éclat de vent qui emportait les rires.
Un temps à se tourner avec la compagnie
Pour voir qui arrivait du dehors tout fumant
Les joues rougies en pomme et le ciré luisant :
Parfois juste le temps qui s’invitait chez lui.
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Cultivez votre amour de la nature, car c'est la seule façon de mieux comprendre l'art! (Vincent Van Gogh)