Du haut de mon donjon
Le temps m’est long si long
Le froid m’est froid si froid
Je ne suis qu’un bouffon
Maladroit et sans toit.
Pénétré de rosée
J’ai guetté les années :
Les étoiles nocturnes
Les soleils et la lune.
Et la bise sifflait
Un chant de trépassé
Sur les os des squelettes
A la douleur muette
Au fond d’une oubliette.
Du haut de mon donjon
Les yeux cuisaient de givre
J’essayais à survivre
Tel un fantôme blanc
Horrible étrangement
J’attendais patiemment
Son argile charnelle
Qui me serait si belle
Dans un lit de dentelle
Et de matin ardent.
Pierre-Louis SESTIER
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