…Je décline une identité non conforme
Une photo froissée par le temps
Des lunettes de vue sans consistance
Un nom qui ne me dit plus rien
Puisque je le change le plus souvent…
A chaque jour un autre renouvellement
Les rides d’hier ne sont plus apparentes
D’autres viennent de les surcharger
Mes mains me donnent du chagrin
Les sels accumulés dérangent les articulations
Et la plume qui était légère entre les doigts
Pèse lourdement sur les branches
Les avirons ne font que frĂ´ler la page
Et l’acier tordu raconte ses peines…
Je puise la naissance de tout Ă©crit
Dans l’embouchure de mes rêves
De mes visions échappées aux déluges
Je remonte les pentes du passé
Je me libère des vestiges en démolition
En peignant du passage de la brise
Sur les épis dorés du crépuscule
Chaque parcelle de la toile de l’azur
Me tient à cœur et me fait délirer…
Je suis cet ĂŞtre inassouvi dans les bras
Qui chante Ă tue-tĂŞte mille berceuses
Je joins les passerelles aux divines symphonies
De l’une à l’autre je recueille les parfums
Glane les espaces des multiples randonnées
Vent rupestre qui déclame les chants de l’aube
Suis-je en amont ou en aval des Ă©vasions
Suis-je encore libre de mes voltiges
Ou suis-je condamné à me remémorer
Derrière une croisée aux mille reflets
Cet homme qui passe en coup de vent
Possible qu’il me ressemble dans sa démarche…
Je suis la mouvance des livres du temps
D’hier, aujourd’hui, je crois voir l’à … venir
Dans ses pas feutrés en avance hésitante
Les yeux désorientés à la croisée des chemins…
© kacem loubay
Mardi 23 Mai 2006
Khénifra – Maroc
Loubay_k@yahoo.frLe poète de l’autre rive