---- La Sirène d’Elégie et le Pêcheur d‘Ecume ---
2. « Pécusile » au Pays des Tursiops
Le temps passe, le temps est assassin
Couvrant la mer de son lourd deuil,
Le vent murmure un douloureux chagrin.
L’horizon se noie dans les flots en guise de recueil
Comme une valse lente le goéland tourbillonne,
Le soleil pâlit et fait sa révérence
Un poisson volant dans les airs danse
Au lointain les sanglots d’un enfant résonnent !
Pécusile, l‘enfant d‘amour, orphelin des eaux,
La mer bleu turquoise est son berceau.
Agitateur et dompteur d’étoiles de mer
L’océan est sa Mère, le dauphin est son Père
Imageries marines perdues au milieu du néant
Lames et reflets infinis au miroir géant
Les vagues divaguent, se jettent sur la presqu’île
Mais rien ne console la mélancolie de Pécusile !
Voyageur des océans, évents en alerte
Éveil d’un son mystique et mélodieux
Pour enfant malheureux, jolie chansonnette.
Rire enjolivé, petit dauphin courageux
Élève son fils adoptif le mieux qu’il peut.
Enfant - sirène, bleu pétrole sont ces yeux
Blond comme le miel sont ses cheveux
Tombant sur ses reins en fines gouttelettes.
Dans le lointain azuré, un timbre doux et harmonieux
Vague silhouette juvénile, litanie d’une fillette
Innocentes sont les vagues plates alanguies se jetant à ces pieds
Petites auréoles d’écumes dessinent dentelles sur ces foulées
Un filet de sable rouge coraline minutieusement sculpté
Offre à l’enfant gorgone, des éventails de polypier.
Toute vêtue de nu, saut de chat et grand jeté
Dans un grand battement disparu dans l’horizon bleuté !
Ambassadeur et Homme Sirène vécussent sur « l’Île du Péridot »
Île perdue au milieu de nulle part, mer d’Opale se mélangeant au firmament,
Au milieu de partout, cicatrice océanique voûte de corail blanc
« Cité des Tursiops », bâtie à l’énergie de l’univers et au fil des temps
Coquillage par coquillage, naissance du claveau !
Arc biseauté, brillant mélange de nacres et de coraux !
Joyaux et fioritures engloutis, palais pour dynastie de dauphins
Esprit de la mère, tendres cétacés pour frères marins.
Au lointain surgit la belle fillette gorgone au teint de pêche
Jetant avec grâce son voile sur la plage cristalline
Et dans un ballet aquatique plongea dans les eaux opalines
D’une brasse rapide nagea vers la lumière blanche !
D’où venait elle, qui était-elle ? Éblouissant soleil perlé !
Diadème autour de son cou, péridot éclatant, pierre pour destinée
Épargnant les peines de cœur, mélancolies, et morosités !
De son féerique sourire, envoya à Pécusile de la poussière enchantée !
Dans un grand vent de couleurs et de senteurs d‘été,
Jusqu’au bout de la jetée les enfants nagèrent sans peine
La mer giflant de chimériques souffles d’embruns salés
Dessinant sur leurs peaux des halos iodées en éclat de graines.
Joie et miracle du bonheur, royaume fantastique de l’enchantement
Entre ciel et terre, magie insondable de la mer et du vent
Splendeur océane des tréfonds de l’univers,
Terre vierge déracinée du monde originel, nirvana astral
Falaise béante face à la grande bleue, macrocosme ventrale.
« Urgimène » gracieuse fillette gorgone au teint pâle
Cheveux courts noir ébène où brillaient des yeux amandes
Sourire juvénile illuminant intensément le visage ovale !
Lutinerie et poésie, musique et chant, la mer est offrande !
Deux chérubins, soupirants des flots, périple au cœur de l’humain
Garçonnet Sirène et Fillette Gorgone jouèrent jusqu’au lendemain
Un temps d’arrêt, l’arrêt du temps, main dans la main.
Au lointain raisonnent canon, couleuvrine et crapouillot
Bateau corsaire et Vaisseau de « l’Île de France » étaient à l’assaut
Les vagues se fendent, pleurent et se meurent sur la plage
Cordages et poulies abordage, ancre et grelin mouillage
L’horizon terrifié se peint d’une ligne bleuâtre
Rivage ensanglanté qui extravague l’écume rougeâtre,
Les guerriers aux états semblables et mêmes besoins
Dilapidèrent le trésor des Tursiops, saccage pillage carnage !
Soleil couchant, Pécusile et Urgimène apeurés en furent témoins.
Joyaux et péridots disparurent avec les flibustiers dans leur cabotage !
Cantilène et complainte murmurées, triste requiem pour dauphin
L’Ambassadeur rend son dernier souffle au paradis des cétacés
La «  Cité des Tursiops  » n’était que dévastation et chagrin
Pécusile aux yeux de la raison et face à l’horreur de son destin
Pleura toute la peine du monde pour faire face au lendemain
Les enfants quittèrent « l’Île du Péridot » et nagèrent vers d’autres contrées.
Nadine,
Le 06 janvier 2011
Sommaire :
Pour un Pêcheur d'Ecume :
http://www.oasisdesartistes.com/modules/newbbex/viewtopic.php?topic_id=92124&forum=2Pour une Sirène à la Bouteille d'Elégie :
http://www.oasisdesartistes.com/modules/newbbex/viewtopic.php?topic_id=94578&forum=2 1 - La Naissance de Pécusile :
http://www.oasisdesartistes.com/modules/newbbex/viewtopic.php?topic_id=98645&forum=2 2 - Pécusile au Pays des Tursiops
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