Dieu, que la neige était rouge !
Mais ce n'est pas ce que vous croyez
Ni saigné, ni décapité
Juste des coquelicots par milliers.

ELLE :

Dieu que la neige était rouge !
Des milliers de fleurs de printemps
Au beau milieu d'un hiver franc
J'en avais le coeur chaviré !

Dieu que la neige était rouge !
Mon coeur chaviré exultait
Et si venait enfin le signe
De ta présence à mes côtés !

Dieu que la neige était rouge !
Ta présence en coquelicots
Comme ceux qui fleurirent ce jour
Où par le ciel tu es monté ...

Dieu que la neige était rouge !
Tu es monté loin de moi-même
Et je restai collé au sol
Incapable de te sauver

Dieu que la neige était rouge !
Incapable de te ressusciter
Incapable de prendre ta place
Toi qui méritait d'être aimé

LUI :

Dieu que ma neige est rouge !
Regarde les coquelicots
Dont le sol est jonché !
Ne vois-tu pas qu'ils bougent,
Leurs pétales par la brise animés.
Ne sens-tu pas ma présence
En te penchant légèrement
N'y a-t-il pas mon essence
De vie dans cet étalement.
Moi qui de partout te protège
Présent à chaque instant en toi
Je veux sentir le privilège
Que mes signes résonnent en toi
Et que mon Absence funeste qui hante tes nuits esseulées
Se transforme en ma Présence indicible à tes côtés.