La poule et la coquille.
Poussant un cri de victoire
Pour dire au poulailler sa gloire
Une poule du haut de son nid
(La vanité toujours sera sœur de l’envie)
« J’ai fait un œuf, clamait-elle! »
Esope, le bonhomme en personne
Lui qui toujours nous sermonne
Tiendrait cela pour folie.
Le fermier par ce bruit alerté
Arriva doucement comme un chat
Il saisit l’objet qu’il goba
Comme un vulgaire potage
Sans faire la moindre cuisine
Le rustique appréciait ce repas.
La poule Effrayée
Qu’on fit peu de cas de sa chair
Aussitôt cessa tout tintamarre
On l’entendit murmurer
« Ce n’est pas de pot pour une poule »
L’homme lui, n’était point sourd
Il lui rétorqua en riant
« Garde-toi tant que tu vivras
De faire tout un plat
De la vertu d’un œuf pondu.
Ne tourne jamais autour du pot
Car tu paierais les pots cassés,
Avec tes Å“ufs et leur coquille.
Pierre-Louis Sestier.
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