OCEANO NOX ( en hommage à ceux qui nous quittent)
Ô combien de poètes et leurs beaux poèmes,
Venus radieux déposer quelques « je t'aime »
Dans l'océan d'un site ont à jamais disparus?
Combien s'en sont allés, dure et triste fortune,
Dans des abysses sans fond, des pages importunes
Pour oublier leurs maux et les mots défendus?
Nul ne sait votre sort, pauvres âmes perdues.
Où posez-vous, ce jour, vos écrits éperdus
Par quels regards que les nôtres sont-ils lus?
Comme vous nous manquez par delà les mots
Que vous composiez en vers si beaux.
Nos souvenirs de vous nous gardons au chaud.
On s'entretient de vous, on vous cherche parfois
Mais bien vite passent les noms et les émois.
Où êtes-vous partis, vers quels cieux plus bleus,
Nous laissant orphelins et toujours soucieux.
Que devenez-vous? Etes-vous plus heureux?
Vous nous manquez, vous étiez si précieux.
Bientôt des yeux de tous votre ombre aura disparue
L'un n'a-t-il pas pas ses sonnets, l'autre ses revues?
Seuls durant ces nuits où l'orage est vainqueur,
Vos amis aux fronts blancs, las de vous attendre,
Parlent encore de vous en remuant la cendre,
Dans quelques vers nés tout au fond de leurs coeurs.
J'ai utilisé certains vers d'«Océano nox», de Victor Hugo. Vous les reconnaitrez en lisant.