Plume de soie Inscrit le: 7/1/2011 De: |
Lucidité. Je pourrais parler des beautés de la vie Mais, sincèrement je n’en ai pas envie.
Je pourrais parler de choses jolies Comme par exemple des oiseaux Volant dans un ciel toujours beau. Et, glissant sans cesse sur son lit, De l’imprévisible et douce rivière Qui emporte silencieuse et altière Le temps, la jeunesse et les souvenirs.
Je pourrais aussi parler d’avenir Dans un monde sans tourbillons.
Je pourrais parler de papillons. Je pourrais parler d’aurore, Du soleil qui dort encore.
Je pourrais parler de rosée ; D’insectes utiles ; de fleurs, Mais ce serait trop osé Car il y a décidément trop de pleurs Dans les yeux de mes contemporains. Jours et nuits, ils se débattent en vain Dans l’espoir d’un monde meilleur.
Je voudrais sortir du marasme Et me retrouver dans un lointain ailleurs Pour éprouver un peu d’enthousiasme Étant émerveillé comme un enfant, Devant la naissance d’un faon Ou en regardant le vol majestueux D’un couple de cygnes au plumage immaculé, Dans un ciel constellé de nuages duveteux. Et, par une gentille brise articulés, Des roseaux qui plient mais jamais ne cèdent ; Du vieux berger revenant des pâturages Tandis que ses animaux le précèdent Hâtant le pas, par crainte de l'orage.
Je pourrais parler des splendeurs de la vie Mais, sincèrement je n’en ai pas envie. De plus, ce serait mensonge et camouflage.
Je pourrais parler des belles plages Où viennent mourir chargées de coquillages Les vagues qui se succèdent bleues et éternelles.
Je pourrais parler d’îles au doux mouillage ; Des îles paradisiaques parfumées à la cannelle Avec leur sérénité pour unique richesse Mais, décidément il y a trop de tristesse Dans les yeux de mes contemporains. Jour et nuit ils se débattent en vain A la recherche d’un meilleur destin.
Je pourrais parler des joies de la vie Mais sincèrement je n’en ai pas envie.
Je pourrais parler de banquet ; de festin ; De vin coulant à flot sous les tables ; De comportements inconvenables ; De franches rigolades le soir Devant un feu de cheminée Après une bonne journée Et confiant quant à son avoir.
Je pourrais parler de gens comblés. Je pourrais parler du soleil Quand il règne sans pareil Sur les champs de blé Avec ce qu’il faut de clémence Pour les nouvelles semences.
Je pourrais parler du crépuscule ; Du ciel embrasé à l’horizon.
Je voudrais prendre assez de recul Pour sortir de ma prison. En changeant mes rimes,
Je voudrais parler de temps en temps De l’été, de l’automne, du printemps, Et ôter de mon cœur un peu de déprime. Mais décidément, il y a trop de peine Dans le cœur de mes contemporains. Depuis leur naissance, c’est la déveine. Ils ne rencontrent que dédain.
Les tenants, de vrais incapables, Plaident toujours non coupables. Ils sont les premiers à admettre Que tout le monde a droit au confort Mais demandent encore plus d’efforts. Ils refusent de se démettre. Ils continuent de promettre En tentant de compromettre. Ils n’ont que faire de leur médiocrité. En fait, ils ne veulent qu’une chose : Leur mandat fini, passer à la postérité. Peu leur importent la colère et la dose.
Moi, pour leur résister, je n’ai pour armes Que mes simples vers emplis de larmes. Je les harcèlerai donc longtemps Quitte à y laisser tout mon temps.
Fin. Mahdaoui Abderraouf. Le 28 Novembre 2005.
Les mots sont là . Il faut juste réussir à les réunir pour réaliser un ensemble harmonieux, gage d'une lecture agréable.
Mahdaoui Abderraouf.
|