Et quand les grues cendrées voleront sur la ville
A toi
Au profond du silence je murmure : Source aveugle, cresson des renaissances.
Les rayons de tendresse qui ruissellent en mes sens font de mes pas soieries, toutes ourlées de gaieté.
Tu me veux exilée. Je ne bougerai pas.
J’attendrai sous les pins, écoutant la falaise. L’océan qui revient, et les cris de l’effraie. Quand viendra au matin le parfum d’aubépine, je marcherai vers nous, de déserts en ravines.
Au lointain, tu entends mes mots ricocher sur ton cœur. Tu ne m’as plus parlé depuis notre évidence. Je te sens apeuré comme un chevreuil blessé ; j’ai volé tes secrets, j’ai franchi des blessures.
Tu me veux résignée. Je n’espèrerai pas.
Mais je ne tairai pas les fleurs vives et les prés, ni le ciel de printemps, tout perlé d’hirondelles. Je te dirai des villes où des vies nous attendent, et puis je veux ton rire, comme un lac de montagne.
Au creux bleu des promesses, je suis celle qui vient.
J’irai seule au marché, y voler des framboises, imaginer ta bouche qui picore sur moi. Au midi je verrai quelque film, comme on part en voyage, pour rêver que peut-être tu me prendrais la main.
Tu me veux séparée. Je serai ta moitié.
Et quand les grues cendrées voleront sur la ville, tu sauras que le temps est venu pour aimer.
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Lou, aux nuits rossignol...