Déferlante
Je la sens naître dans mes flancs,
Prendre lentement son essor,
Se frayer un chemin cuisant,
Par un moyen des plus retors :
S'insinuer sournoisement
Dans les méandres de mon corps,
Enfler et gronder dans mon sang,
Charriant ses dissonnants accords,
A travers mon être tremblant
Sous les assaults tellement forts,
De ce flot noir et bouillonnant
Que même mes meilleurs renforts
N'arrêteront jamais à temps
Pour m'éviter le triste sort
De subir douloureusement
Cette aliénation que j'abhorre.
Lorsque la vague se retire,
Je reste à terre, pantelante,
Il me faudra tout reconstruire,
Réapprendre à être vivante,
Me lever le matin, sourire,
Malgré la douleur qui me hante,
Ou bien ce vide qui m'aspire
Et qui me laisse chancelante,
Dénuée d'envies, de désirs,
Noyés par cette déferlante,
Remplacés par trop de soupirs
Et une détresse opressante,
Qui me fait craindre l'avenir
Ou qui me laisse indifférente
A ces mille petits plaisirs
Qui rendent la vie attirante.
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Magalune
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