Je te disais : Sois mon esclave ,
Pour mieux masquer ma servitude,
Je te disais : Tu m’appartiens,
Car je doutais de tout, de rien.
Je voulais qu’en moi tu t’enclaves,
Pour me donner la certitude,
Que je comptais, que j’étais bien,
A tes yeux un solide lien.
Je te disais : Par un regard,
Par un mot, montre que j’existe,
Si souvent j’étais le dernier,
Tout en moi souffrait en entier.
Et lorsque j’avais le cafard,
Quand mes yeux te paraissaient tristes,
Pourquoi afin de m’humilier,
Te faisais-tu toujours prier ?
J’avais besoin de tes objets,
Autour de moi pour pouvoir vivre,
Dans un climat qui me rassure,
Une présence qui m’assure,
Que pour toi j’étais le sujet,
Indispensable pour survivre,
C’eut été comme une épissure,
Pour arrĂŞter net la fissure.
J’espérais tant que tu me donnes,
Sans jamais rien me refuser,
Pour moi c’était encourageant,
Mais je te semblais exigeant.
J’espérais tant que tu t’adonnes,
A ce don total sans muser.
Était-ce donc si dérangeant,
De m’imiter en me singeant ?...
...
St Just ( Joël Gauthier ) Pour Esther Hügli.
Ste Croix du Mont 30.7.87
