Venez donc avec moi, je vous montre la route
De l’immense pays, un peu perché sans doute
Qu’a rayé de nos cartes un matin cinquante-neuf
La Chine ayant besoin d’un territoire neuf
Est-ce que vous entendez le merveilleux silence
Qui règne sur ces cîmes entre deux confidences
Du ciel bleu accroché aux poils longs de ses yacks
Résistants ruminants aux cornes en hamac.
Soufflons donc un moment ! C’est que la pente est rude
Sur ces himals perdus aux confins d’altitude
Les étoiles le soir viennent s’y reposer
La terre est bien moins loin de leur chemin lacté.
Respirons l’air serein qui porte à la sagesse
De ce peuple au destin d’hiver et de rudesse
Berceau des lamas rouges résidant à Lhassa
Et terre d’élection de Miss Alexandra.
Tout en vous contant là , marchant au toit du monde
L’histoire non-violente de ces figures rondes
Souriant au tourment qu’amène leur exil
Faisons donc une halte au bord de ses périls :
Ses yétis bondissant dans la neige éternelle
Ses torrents rugissants en chutes démentielles
Ses villages isolés les trois quarts de l’année
Autour d’une tsampa trempée de thé salé.
Arrivés sur le col au paysage immense
Faites chanter un bol du Kalaish, et j’y pense
Un khatag blanc pour moi, voulez-vous dérouler
Que ne verra jamais mon cœur trop essoufflé.
Je le sais le Tibet n’est plus qu’une province
Annexée par la Chine et mes chances sont minces
De revoir ce pays mais pour mon grand bonheur
Ce drapeau reste inscrit aux cartes de mon cœur.
monesille
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Cultivez votre amour de la nature, car c'est la seule façon de mieux comprendre l'art! (Vincent Van Gogh)