Ce matin, comme je fais pourtant chaque jour,
Je n'ai ouvert les yeux avec envie d'amour;
Je ne me suis levé pour ouvrir les volets
En espérant revoir maints oiseaux s'envoler;
Je n'ai pris petit-déj avec femme et enfants
Et ne suis point parti travailler en sifflant;
Je n'ai pas rencontré, au fil de ma journée,
Au bureau, au resto, en m'étant promené,
Tous les gens appréciés du jardin de mon coeur,
Tous ceux qui, en son sein, font éclore des fleurs;
Je n'ai pu, sur le soir, m'en retourner chez moi
Avec le pas joyeux et l'âme en grand émoi;
Je n'ai pas eu loisir de ce moelleux accueil
Que je reçois toujours de mon tendre fauteuil,
Ni de celui des chats et de mon chien fidèles
Me faisant patienter jusqu'à l'arrivée d'Elle
Et de mes trois bambins aux prunelles ravies
De me voir; qu'eut été sans eux quatre ma vie?
Vous vous doutez aussi que je n'ai pu vous lire
Oasiens; pas plus que je n'ai pu vous écrire;
Puis je n'ai pas dîné comme j'ai l'habitude
Chaque soir, bienheureux, ignorant solitude;
N'ai pas non plus revu ce grand film de Kubrick
Rediffusé ce soir: Orange mécanique!
Puis n'ai pu me coucher dans les bras de ma mie
Car vous devez savoir poètes, mes amis,
Que faucheuse m'a nui, je suis mort.........cette nuit.

Jean-Paul.

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Vivre ses rêves