Par l'espace des mots.
J’ai maintenu ma vie en écrivant sur la barque de Charon.
Retrouver le souffle et la pure sensation du vent ou de la mer, pour oublier le sens et voir les transcendances où notre condition humaine parfait son appartenance à la race divine. Je ne suis pas sur l’Olympe mais dans l’erreur, l’un des propres de l’homme et je frappe encore cette terre du même pied qu’Orphée avec sa couronne de lumière étoilée dans sa force de vie.
Que cherchons-nous, qui cherchons-nous dans cette vie ? Une épiphanie sans les épines de barbarie ! Une parole humaine s' élevant dans la nuit ? La poésie n’est qu’utopie englobant la totalité d’un monde perdu et infini. Elle est là où se trouve la douleur, là où se trouve l’amour, là où se trouve la beauté de l’espoir près d’une source qui coule telle une flamme éclairant notre grotte et notre âme près du lac qui procure l’oubli.
La poésie doit tendre vers la plénitude de la présence que l’on devine en soi comme Socrate nous l’enseignait. Je suis mouvement de l’Egée, celui d’une autre vie d‘avant sa gravité.
« Hypocrite », je joue dans mon théâtre, exposé au soleil. Le Chœur ne nous y sépare pas, il va d’un bout à l’autre jusqu’à toi, mon lecteur avec qui les frontières de l’un et de l’autre me semblent un vide comblé par l’espace des mots où je t’ai rencontré.
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