AVERSES

Après les orages l’éclaircie
Après les cyclones l’accalmie
Après les séismes le sol verdit
et renaît de ses cendres refroidies

Qu’en est-il des humains ?
Y aurait-il résurgence de la paix
et retour de l’humain ?
Ou bien prête la hache de la guerre
serait-elle toujours
en état de saper
vie paisible et promesses de l’amour ?

Au début de ce siècle mouvementé
du troisième millénaire célébré
la guerre est maîtresse à travers la planète,
prend un masque de vertu,
de droit humain et de fête

La Terreur a les mains scélérates
pleines de sang et folles de haine
Elle agit et sévit impromptu
brandissant le drapeau du sacré
Elle égorge et attache à des chaînes
les esprits et âmes tourmentés

L’Argent érigé en un dieu adoré
détruit les frontières
et s’impose tel un monarque absolu
prétendant promouvoir
liberté et bien-être
Le luxe des barons
et l’orgie des repus
ne cessent d’ignorer
la misère toute nue ou en haillons

La torture rampe profitant de la nuit
le visage hideux, les griffes acérées,
s’enivre des douleurs et des cris
arrachés à des corps déchirés
et des âmes meurtries

Face aux barbares irrités
un souffle plein d’espoir,
porteur de liberté,
traverse les frontières,
venant des profondeurs
de la tertre
défier les digues établies
desserrer l’étau oppresseur

Si ce souffle prend un moment
d’accalmie,
c’est qu’il puise sa force
dans le temps
et dépose des semences
qui demeurent en latence
jusqu’aux prochaines averses
et la venue du printemps

Mahmoud Ben Jemâa

14/5/2008