Il y a fort longtemps, au détour d’une vallée,
Dans les douces ombres de la nuit
Lorsque l’orage se fut enfin apaisé
Et qu’il n’y eu plus aucun bruit,
Deux vents un peu capricieux
Un soir d’hiver se rencontrèrent
Et dansèrent gracieux
Plus rapides que les Ă©clairs.
Leur danse fit lever les sombres voiles
Au-dessus des lacs transparents
Et le ciel se couvrit d’étoiles
Jusqu’au bout du firmament.
La Bise laissa son haleine glacée
Pour ne souffler tour Ă tour
Qu’un souffle léger venant caresser
Les prés où poussait encore l’Amour.
L’Alizé la retint captive
Comme une frĂŞle fleur dans ses bras,
Et l’emporta jusqu’à la rive
Aux portes du palais des rois.
Ils restèrent ainsi enlacés
Aux bords d’une mer tranquille,
S’enivrant de tendres baisers
Loin des regards hostiles.
Aquilon, le roi des vents
Passait sur les roses parfumées
Pour offrir Ă nos deux amants,
Des sources aux senteurs mélangées.
Mais un jour un oiseau jaloux
Vola loin, vers des terres arides
Pour raconter Ă un vent un peu fou
Cette histoire qui le rendit livide.
Barber souffla des hivers
Gelant tout sur son passage,
Tous les ĂŞtres de la terre
Se figèrent sur son sillage.
Par une nuit profonde
Il vint souffler sur le palais,
Changeant ainsi la face du monde
En ne laissant qu’un souvenir glacé.
M.P. 13/01/2008
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nos amis sont des anges silencieux qui nous remettent sur pieds lorsque nos ailes ne savent plus comment voler.