Le Jardin de Lilou
J’écartais ce matin la frêle mousseline
Des vitres au bois brun donnant sur le jardin,
J’ouvrais les deux battants, la brise libertine
S'élança à grands pas embaumant son chemin.
Juste sous la fenêtre où rampe la glycine
Qui pleure sa douceur, fontaine de printemps,
La grappe de lilas aux mauves fleurs combine
Le blanc de son satin en bandeaux élégants.
Le mimosa, tout près, distille sa fragrance
Qu’il sème dans le vent comme poudre de riz,
Et chantent les oiseaux dans l’or en abondance
Et dansent les bouquets de perles canaris.
Narcisses et muscaris sourient à la pervenche,
La corbeille d’argent se répand en coussin
Où le jaune pompon tout doucement se penche
Comme pour caresser le brillant en son sein.
Je restais un instant devant cette aquarelle
Et mon cœur ébloui se teinta de couleur,
Flotta un air d’Amour, joyeuse ritournelle,
Que l’Azur emporta dans sa tendre douceur.
© Texte protégé Lilou