Le mariage

Drôle d’institution, le mariage
qui se fait quelquefois sans envie
ou parfois tient l’amour en otage
laissant la porte ouverte à l’orage
On finira par prendre le pli
Et de l’eau trouble sera la vie
Les enfants apportent de la joie
mais aussi des peines et soucis
mettant l’amour s’il est toujours là
en veilleuse ; ce serait l’agonie
comme si l’atteignait d’amnésie
un nuage couvrant les esprits
Le destin par son flux de contraintes
au moment du reflux laisse intactes
maintes pierres, épaves et absinthes
Avec l’âge on vit l’âpre morsure
du désir ;la libido s’éteint
L’on porterait vive sa blessure
à la fois dans son cœur et sa chair
Car l’un ou l’autre des deux conjoints,
porté par sa conscience endormie
étoufferait un désir promis
ou resterait pris dans le brouillard,
tourmenté par la crainte et hagard
Or le désir pourrait éclairer
une vie entourée de secrets
et lui donner un peu de chaleur
amener le dégel et les fleurs
Les souvenirs vécus derechef
de l’amour vieillissant et chétif
sauraient instiller vie et jouvence
à cet être en danger de souffrance

Mahmoud Ben Jemâa
15/9/2008