Msieur l’ curé, msieur l’curé
Voulez-vous bien me baptiser
Avant pâques ou trinité
J’irai bien sûr me confesser
J’vous dirai tout à tout jamais
Msieur le curé, msieur le curé
Voulez-vous bien me marier
J’vous l’promets, j’vous l’promets
Vous serez mon invité
D’bon vin à satiété
Vous pourrez vous rassasier
J’vous l’promets, je vous l’promets
Msieur le curé, msieur le curé
Cachez-moi dans le clocher
S’il vous plait, s’il vous plait
Car ma femm’ est endiablée
Elle m’a d’suit ’encorné
Msieur l’ curé Msieur l’curé
Il faut vous dépêcher
Ell’ va nous carillonner
Des matines bien fêlées
Dingue, dingue et dongue
Ell’ m’a déjà trop chaudronné
J’ vous l’ permets, j’vous l’ permets
Vous pouvez la r’marier, la r’marier
Au village tout entier, tout entier
Laissez-moi dans le clocher
Jusqu’à mon heure sonnée
Vous viendrez lors m’y chercher
Et pourrez me pardonner
D’avoir de saintes pensées
Depuis que je l’ai rencontrée.
1. « Les Quinze joies de mariage » est un texte satirique français, anonyme, en prose, dont le titre par dérision fait référence à celui d’une prière à la Vierge, « les quinze joies de Notre Dame » ; ce texte date de la fin du XIVe siècle et présente un tableau plein d'humour et d'acuité des querelles et tromperies conjugales de cette époque révolue bien entendu ! « Le mariage est une « nasse », le poisson qui nage librement dans la belle eau, envie ceux qui y dégustent l’appât, fait tant qu’il en trouve l’entrée et s’y prend pour toujours… »
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