Paradis perdu
C’est dimanche aujourd’hui, nous allons chez Grand-mère.
Quand j’entendais ces mots, déjà au paradis,
J’oubliais mes tracas, mes petites misères.
Et plus rien ne comptait de ma petite vie.
Dans la vieille maison blottie sous le lierre
Ma Grand-mère attendait, soulevant le rideau
Que nous ayons franchi le petit pont de pierre
Pour de son tablier dénouer les cordeaux.
De petite écolière aux genoux écorchés
D’un domaine enchanté je devenais princesse,
Donnant à mon cousin , mon vaillant chevalier,
Consigne d’accomplir d’incroyables prouesses.
Sans faire de bruit tous deux nous nous hissions
Sur le rebord du puits, derrière la maison
Sans nous rompre le cou une ou deux cabrioles
hardiment nous risquions, juste pour la gloriole.
Puis autour de la table , enfin tous réunis
En dégustant des crêpes au froment , ou blé noir
Et buvant en cachette le cidre interdit
Nous écoutions les grands raconter des histoires.
Ils parlaient le breton d’ancêtres disparus
Un rude langage si tendre à mon oreille
Dont la musique encore violemment réveille
Le souvenir poignant d’un paradis perdu.
papagena
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