Un pauvre cœur en peine au bord du précipice
Buvant jusqu’à la lie l’arôme du chagrin,
Dieu ! Qu’il est douloureux de goûter aux épices
Et de pleurer la mort de ses alexandrins.

Qu’est-elle devenue ma fougue de jadis
Celle qui parcourait la vie avec entrain,
Quelle est cette senteur montant de profundis
Tel un psaume funèbre embaumant mes quatrains.

Ô ! Que le marbre est froid sur le tombeau des vers !
Ô ! Que l’été se plie sous le joug de l’hiver !
Quand la plume revêt son plus joli linceul…

Quand le cygne se tait sous sa blanche parure !
Quand la rose se fane en un dernier murmure !
Les mots ferment les yeux… et le poète est seul…