Rien ne m’est plus plaisir que le tronc des platanes
Dans la lumière claire au soleil de janvier
Quand la froidure étreint de ses ardeurs diaphanes
Les petits vieux assis aux bancs ensoleillés.
Leurs berceaux élagués ont un geste implorant
De membres décharnés au ciel des éclaircies
Leur neuve écorce mue en taches de printemps
Sur une vieille peau ridée et endurcie.
Mais leur aubier est tendre et se creuse profond
Fournissant un abri aux pigeons qui s’envolent
Au premier mouvement d’allégresse que font
Les enfants s’égaillant au sortir de l’école.
Les petits vieux, alors, se réveillent et vont,
En traînassant leurs pieds dans l’odeur douce amère
De feuillage rouillé bruissant sous leurs chaussons,
Sans se faire gronder retomber en poussière.
Ils n’ont pas dit un mot, ils ont goûté le miel
Profité du silence abrité du village,
Comme ces troncs dressés en colonnes du ciel
Ils reviendront demain se taire sur leur âge.
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Cultivez votre amour de la nature, car c'est la seule façon de mieux comprendre l'art! (Vincent Van Gogh)