C’est le soir vois-tu
Qu’alors rien ne va plus
Quand minuit s’avance
Cortège de silence
L’ombre qui angoisse
Le rideau qui se froisse
Puis le parquet qui craque
Tandis que le feu claque
Puis les murs s’élargissent
Un écho si étrange
Semblable aux voix des anges
Enchaînés qui gémissent
Résonne dans ma nuit
De plus en plus de bruits
Envahissent l’espace
Et comme une menace
Qui réveille la peur
Et fait saigner mon cœur
D’atroces arachnées
Ames désincarnée
Chevauchent le plafond
Et crissent dans ma tête
D’improbables griffons
Rugissent à tue-tête
La porte est effacée
La retraite est coupée
Je ne peux plus bouger
Juste un peu espérer
Que le soleil se lève
Qu’il détruise ce rêve
Que je repose enfin
Libérée au matin
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Leur toile spirituelle
Je la brise et vais cherchant
Dans ma forêt sensuelle
Les oracles de mon chant
Paul Valéry 
