Les volets cèdent sous la poussée et s'ouvrent,
provoquant une explosion de lumière
au delà de laquelle prend forme un paysage de tempête imminente à la surface du vert trouble de la mer. Ses poumons s'emplissent d'un fort air salin venu du large.
Il ne pleut pas mais le ciel, uniformément gris,
ressemble à un globe à l'intérieur duquel se massent les gouttes d'eau prêtes à éclater.
Depuis la fenêtre elle voit, au delà des grilles,
une étendue d'herbe jaunie par l'hiver de ce qui était un parc en des temps plus glorieux.
Elle se trouve à l'étage de ce que l'on nomme généralement un château,
plus exactement une de ces demeures bourgeoises un peu prétentieuses,
ces folies si prisées par les familles voulant autrefois étaler leur richesse.
La demeure se dresse solitaire, surplombant les falaises battues par les vagues déchaînées.
Aucune présence humaine qui pourrait contrarier ce tableau sauvage.
Tout n'est que falaise, ciel, mer, tempête:
la nature au sablier infini que rien ni personne n'arrête.
L'émotion la saisit soudain et la submerge.
Elle dévale les escaliers jusqu'au rez-de-chaussée, elle traverse le jardin,
descend le chemin qui mène à la plage et, prise par un élan sans retour,
elle entre pieds-nus dans la mer.
Galia
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Il n'y a pas de chemin qui mène au bonheur....
....le bonheur est le chemin.