Plume de platine Inscrit le: 10/3/2011 De: |
A MA FILLE A MA FILLE
Ma fille je ne veux pas du tout t’attrister, évoquer avec toi les remous du passé, mes déceptions et mes sentiments avivés par des épreuves inattendues arrivées au cours de l’automne de mon âge éprouvé Le passé a laissé dans mon âme apaisée des blessures qui sont depuis lors refermées Désormais je pourrais regarder le passé d’un œil serein, stoïque et plutôt détaché, ayant surtout à l’esprit les jours les plus doux, profitant du restant de ma vie jusqu’au bout Vous êtes, mes chers enfants, mon passé tout présent présentant à mes yeux la valeur d’un présent rarissime et offert pour mes pas de marcheur persévérant, assidu, tenace et frondeur
C’est beau d’avoir à ses côtés une compagne ou un compagnon partout où l’amour ne règne, où nous risquons en terre ferme la déroute, où l’on met amitié et liberté en doute Nous partageons à deux les joies et les chagrins Nous rêvons malgré l’âge d’horizons lointains Sans souci nous chantons quelquefois et dansons trouvant plus de raisons de vivre dans l’amour, dans les plaisirs des sens que notre esprit savoure Le temps pourrait ternir l’amour et les plaisirs Encore faut-il offrir de l’air et des ailes à un amour exposé au danger mortel de battre de l’aile et de mourir d’asphyxie L’amour de ce qu’il n’est pas toujours se nourrit, des sèves de la vie, de rêve et d’éclaircie, d’échange, de partage et de sage autonomie
Mahmoud Ben Jemâa 12/6/2008
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