Du haut de la falaise il observe la plage à travers ses jumelles.
Une pluie fine a succédé aux bourrasques
et un silence étrange s'est installé.
Les vagues d'opale ont retrouvé leur bleu profond
et viennent mourir sur le sable.
C'est alors qu'il distingue la forme lointaine mais nette d'un corps de femme allongée sur le dos,
à la lisière écumeuse laissée par la mer.
Elle est immobile, indifférente au ressac qui se lance à l'assaut de sa chair.
Il ne s'agit vraisemblablement pas d'une baigneuse,
l'esprit accaparé par l'observation de la nature :
ses bras tordus ressemblent à ceux d'un pantin désarticulé.
Morte ou vivante ?
Il dévale les marches du sentier qui mène à la crique
et s'approche de la gisante.
Il note qu'un souffle faible,
peut-être au seuil de la mort,
soulève à peine sa poitrine.
Il pose une main sur son épaule:
elle est froide mais vivante et la femme sursaute à son contact.
Il décide de la mettre à l'abri des vagues
et, la saisissant par les aisselles, la traîne au delà du flux.
Elle pousse un gémissement et entrouvre les yeux
Alors il la soulève en passant ses bras sous ses genoux et son torse.
Elle est étonnamment légère et il n'a aucune difficulté à la porter.
Tout en remontant les escaliers il ne peut s'empêcher de se laisser aller à échafauder les hypothèses les plus folles à son sujet.
Accident ou acte délibéré ?
Galia
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Il n'y a pas de chemin qui mène au bonheur....
....le bonheur est le chemin.