LA REINE-DES-PRES
Elle berce ses palmes ciselées vert d'ambre
Se pressant au pied d'une hampe immaculée.
En pyramides éclaté, son bouquet tendre
lévite, survol impérial et parfumé.
Dans la grenaille de ses boutons, abondance
piquetée de pures collerettes nivales,
Une abeille chavirée d'amour fait bombance
recueillant l'infime nectar du noeud floral.
Ses ailes vives, tels éclats de lumière,
Se gorgent toutes des exhalaisons suaves,
Vrombissant de concert, fin moulin brassant l'air
Aux pistils ébouriffés que l'aurore lave.
Mais une fine guêpe approche telle un dard
D'ailes translucides prestement décoché.
Hardie, elle entend bien lui disputer sa part
de ce festin divin de pollen barbouillé.
A cet hymen printanier toutes deux convolent.
Fécondée par l'hommage, la reine-des-prés
Généreuse, leur prodiguera son obole
Et sèmera bientôt les graines de l'été.
N.G.
Photo Loup B.
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