LA MERE Côté pile



Elle ourdit son cher trésor, sa vie occultée,
neuf mois durant, son corps suspendu à l'attente,
n'est plus que l'impudique vecteur d'une lignée,
l'étendard d'une virilité triomphante.

Dûment applaudie par ses proches goguenards,
le geste compulsif, le coeur au bord des lèvres,
elle s'adonne à quelques préparatifs ringards.
L'égale de l'homme ? Fi, de ce hochet mièvre !

A la délivrance, l'étreint un pur amour.
Elle découvre la foi naïve de l'alien,
réplique d'elle-même, à qui elle donne le jour,
fixant le lien de son regard confiant au sien.

Il attend tout d'elle, sa protection, sa substance,
un miroir aimant pour bâtir son âme neuve.
Souriant à cette promesse d'existence,
débute un dialogue où leurs vies s'abreuvent.

Elle réfrène son être, va se multipliant,
et, sous les feux croisés d'exigences doubles
-l'attente du petit, du père la jalousie trouble-
en force et sagesse fera grandir l'enfant.

Le voici homme. Elle contemple son chef-d'oeuvre
ainsi que de sa vie enfuie, les restes blafards.
Fierté et amertume, telle une pieuvre,
s'entremêlent au fil des souvenirs hagards.

Pour avoir été fille, elle n'est plus que mère
qui s'est acharnée de tout son coeur à bien faire.
Pourtant, ce n'était qu'un mirage délétère.
Sigmund l'a bien dit : elle a tout fait de travers !

Sordide réplique du bébé, marchant au tombeau,
elle voit ses filles s'empresser vers ce destin,
deviendra pour ses enfants repoussant fardeau,
qui au rire de l'ange, voit ricaner le Malin !

N.G.

bonjour Grodele
Un bon poème , à méditer
Merci pour ce partage

ça donne pas envie de faire des enfants !
Y a du vrai... j'ai beaucoup aimé !

j'adore!! c'est triste toutefois!!

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être maman, c'est quand même le plus beau métier du monde, pas facile j'imagine

très beau texte, un poil "cafardeux", mais des phrases qui font tilt

amicalement

bertrand

Quand la subversion ouvre l'esprit...
Superbe texte.
Merci.

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" Il y a des volcans dont l'embouchure est à la mesure exacte de l'antique déchirure..." (Aimé Césaire)

Des pensées qui font réfléchir sans aucun doute !

Ta vue de la maternité m'a remplie de tristesse car jusqu'à ce jour elle ne m'avait paru faite que de joie.
HONORE

Cela existe pourtant...tu l'as magnifiquement exposée, merci.

beau mais triste

c'est peu ou prou ce que je pense aussi !


merci poétesse!

amitiés.

drim-

Je remercie tous mes commentateurs.
Oui, j'ai osé, pourtant je pensais me faire honnir...

Je ferai la version côté face, édulcorée et convenue, c'est promis !
Pour me faire pardonner ce moment de déprime, je vous invite à lire la Berceuse pour l'enfant joli

Et bien moi je suis d'accord avec toi c'est bien souvent cela qui a été vécu par les femmes d'autrefois
La mère avant tout la femme après mais le temps passant l'on ne sait plus où est la vérité la femme d'abord la mère à l'occasion ce n'est pas bien non plus c'est un dilemme

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On a tous le sang de la même couleur

PENELOPE Merci

bonsoir brodele

c'est d'autant plus triste que ce n'est pas une fiction
merci pour ce profond partage
mes amitiés

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Je ne laisserai sur le papier que l'ombre de mon écriture,juste le soupçon d'une pensée de mon imagination la plus pure.

Attendons encore un peu! ça va changer dès que les hommes pourront enfanter

pile et face

mais tu nous brosses un tableau bien réducteur; certes un tsunami de sensations d'émotions perturbent notre corps et nos vies mais la "délivrance" est un nouveau paysage avec lequel il faut apprendre à composer jusqu'au prochain séisme.... rester vigilantes certes sachant ce que nous avons "perdu" mais aussi gagné en "sagesse"..


mes amitiés Godèle

C'est bien triste le destin de la femme vu sous cet angle. Merci du partage
Mes amitiés

Merci à tous mes commentateurs

Bonsoir grodele, triste poème, le côté sombre de la vie d'une mère fort justement décrit


Amicalement

mes sincères amitiés
yohann

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la nostalgie est un bouquet de fleurs enfoui au fond de votre coeur ,
qui vous embaume quand remontent les souvenirs du bonheur ,
yohann

Enfanter est certainement l'une des plus belles richesses, ce que l'homme ne connaîtra jamais...
Sous cet angle, rien de réjouissant.....

***Dan***......

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*** Un bonheur aplanit cent malheurs ***