. Le serpent à «plume »


Il s’est glissé un jour
Dans l’ombre de ma vie
Bien caché sous la pierre
Ou il était tapi
Apprivoisant les temps
De soleil et de pluies
En ce gardant pourtant
De sincères appétits.
Froid, ondulant,
Lisse de vérité
Il glisse lentement
Vers d’obscures pensées
De mots fragiles
En souvenirs posés
C’est l’ombre du reptile
Que je vois se lever
Sifflant vers la rivière
Ou il va s’abreuver
D’émotions éphémères
Et d’histoires oubliées
Vous voici mon père
Dont l’âme fut volée
Revenir en arrière
Par quelques mots posés
Histoire guerrière
Ou livre de paix
Quand siffle la vipère
Le poison fait effet
La plume crisse
Sur le papier glacé
S’accroche et tisse
Sa toile d’araignée
Le désespoir écoute
Ces lignes bien rangées
Ou se mêle le doute
Qu’on peut imaginer
Sombre, dissimulé,
Refusant de lâcher
La proie d’une l’existence
Qu’il n’a pas digéré
Confondant son histoire
Avec sincérité
En petit livre noir
Qui ne dit rien de vrai
Lorsque l’on a douté
Peut-on dire aujourd’hui
Qu’en hommage au passé
On s’accroche à la vie
Je console mon cœur
Du souvenir meurtri
Qu’à travers ses erreurs
Et au son de ce cri
Demeure à jamais
Celui de l’espérance
Qu’il n’y a pas de vie
A dire sa souffrance
Si je parle aujourd’hui
C’est dans l’indifférence
D’une mort assurée
A des moments d’errance
Fuyant avec ténacité
Le breuvage insipide
De ses larmes salées
Dans un désert aride
Dans lequel rampait
Comme le font la nuit
Les voleurs de secrets
Dans un livre interdit

Arwen24