Nonchalance...
Dans le noir dense,
Il ouvre une fenêtre
Sur une nuit sombre,
Dans un silence de mort,
Cassé par d’intermittents
Ululements de chouettes.
Son regard tombe
Sur les silhouettes
Blanches, glacées
Des vieux figuiers dénudés.
Au loin, scintillent faiblement
Quelques lumières
Provenant des maisons
Comme de lointaines étoiles.
Le froid lèche son corps nu
Tel un ver de terre,
Il tremblote et frissonne,
Comme feuille d’automne
A l’instant, il souhaite une femme
Bien en chair, bien potelée
Pour étreindre ses cotes
Et réchauffer son cœur.
Au loin, un long crissement,
Au passage d’un train
Brise ce silence de mort,
Le rappelle à l’ordre.
Il sursaute, ferme la fenêtre
Frémissant, regagne son plumard.
Sa main se tend encore
Vers la table de chevet
Où trône une bouteille
D’un vin ordinaire, pas trop cher.
Au loin, le sifflement du train,
Il s’éloigne, il part, il passe,
Le temps aussi...
Il hausse les épaules,
Allume une sèche et vide son verre.
----------------
---------------------