VAISSEAU DE SONGES GRIMACANTS
Vaisseau de songes grimaçants, solitude,
Compagne de ma vie, dévorante et cruelle,
Ne demeures-tu pas chimère sombre et belle
En me berçant toujours avec sollicitude ?
Chacun suit son destin. Et l'espoir vaniteux
De rencontrer l'autre pareil à soi-même,
L'improbable ami qui comprend et qui aime
N'est qu'un piétinement bancal et douloureux.
Il faut aller avec panache et courage
Chercher son chemin au fil d'un fleuve malsain,
Et vivre sa vie perdu au milieu d'humains,
Aux côtés de ces gens, seuls aussi et volages !
Car ils ne savent donner que si peu de choses,
Tous ces enfants orphelins assoiffés d'amour !
Mon coeur navré, pourtant espérera toujours,
Dérisoire épine d'une brassée de roses.
N.G.