Elle ouvre les yeux dans les ténèbres.
“Je suis aveugle. Je suis morte”
Mais très vite la raison la pousse à tâter son corps.
La tiédeur de sa peau nue la rassure.
Une puissante odeur iodée l'assaille et sur ses lèvres desséchées un goût de sel.
“ Si je peux sentir je ne suis pas morte”.
Elle concentre son regard sur l'obscurité environnante qui se refuse à céder du terrain,
en un silence des plus rigoureux.
Elle croit voir une ombre dans l'ombre et ne peut s'empêcher de pousser un petit cri.
“Je m'entends. Je ne suis pas morte”.
Elle inspire l'air noir avec précaution et entend le souffle de ses propres poumons.
“ Je respire. Je ne suis pas morte”.
Elle prend appui sur ses coudes et pose avec précaution un pied sur le sol
et en sent la froideur du carrelage.
Elle se lève et avance à pas comptés, les bras tendus,
et au bout de quelques pas ses mains buttent sur un mur de pierre.
Elle décide de le longer et bientôt surgit un angle après lequel ,soudain,
sous ses doigts fébriles, elle sent la poignée de ce qui doit être une fenêtre.
Elle l'ouvre sans difficulté, mais de lourds volets en bois font obstacle.
Elle pousse de toutes ses forces et ils s'ouvrent enfin,
provoquant une explosion de lumière
au delà de laquelle prend forme un paysage de tempête imminente,
à la surface du vert trouble de la mer.
Ses poumons s'emplissent d'un fort air salin venu du large.......
“Non. Je ne suis pas morte”.
,,,,et retour au “Matin de tempête” 1,,,,
Galia
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Il n'y a pas de chemin qui mène au bonheur....
....le bonheur est le chemin.