LA FUGUE DE BACH



Certains soirs, par bouffées serrées de nostalgie,
M'assaille, intacte, suave réminiscence,
Une mélodie dont le souvenir surgi
Exhale à l'âme meurtrie son parfum d'enfance.

Père, mains habiles, prenait l'orgue d'assaut.
La fugue de Bach déployait son ciel d'azur,
Magnifique incantation, somptueux cadeau,
Emanation d'un esprit souverain et pur.

De poignante beauté, à l'enfant, à son coeur,
Parlait de ce maître ancien son âme subtile,
L'étreignait, main puissante la laissant en pleurs.

Des temps révolus viennent ces notes graciles.
Mémoire recueillie, sentant poindre mes larmes,
Je tente pieusement d'en éprouver le charme.