mon second, réitéra, bien que convaincu sa requête, je me tournai alors du côté de ma compagne, qui bien qu’alanguie
par les roucoulements des cithares, de leurs points d’orgue et du chant des rossignols qui s’élevaient, insistant, dans
les bosquets des pièces avoisinantes, se penchait à mon oreille m’enjoignant à la plus extrême prudence. Je pris
donc le parti de mes hôtes, attendit que la procession s’achève et fit appeler mes généraux. Notre conciliabule dura
une partie de la nuit. C’est au petit matin que nous trouvâmes enfin au-delà de nos accords le repos de l’esprit.
L’annonce de la mort de Néron mis fin à l’intrigue qui, à n’en point douter eut emporté nos velléités dans
les plus sombres précipices, si je ne m’y étais promptement opposé. Nous quittâmes nos hôtes dans la
plus grande quiétude car nous les savions débordant de reproches, au combien justifiés à l’égard de l’occupant.
La Maurétanie, la Mésopotamie, l’Arménie, la Judée, la Syrie, et l’Egypte étaient entre les mains du successeur de
Néron. L’arrivée dans les pigeonniers du Palais des deux messages successifs, nous laissait présager de longs mois de
discordes et d’agitations, nous mettrions à profit cette période pour renforcer les poches de résistance, tout en
approvisionnant les frontières et les campements exsangues. Une stabilité devait assurer la survie des uns et des
autres. Quelques batailles s’ensuivraient probablement tandis que demeurait en nos cœurs l’avenir des
populations oppressées. Nous nous acheminâmes dans l’une des cités portuaires où trônait la villae du gouverneur
de Syrie, dressée sur une falaise dominant l’horizon maritime et terrestre, lequel nous reçut avec les fastes
du protocole habituel, à l’issue duquel nous déposâmes les accords signés par les suffètes et procédâmes durant tout le reste du jour au débarquement des cargaisons de blé. Les centuries, les cohortes et les légions établies aux frontières
romaines reçurent leur tribut, l’homme était acerbe, déterminé et confus car il savait la menace qui pesait sur son légat. Je tentai de le rassurer et tandis qu’il m’écoutait, une chose extraordinaire se produisit, prévenu par l’un de
nos mĂ©decins qui lui avait envoyĂ© le signal de l’arrivĂ©e de notre enfant, mon second qui avait accouru du fond des cales de l’un de nos navires, s’approcha et nous annonça l’imminent accouchement de ma compagne, nous accourĂ»mes Ă
son chevet et assistèrent au plus beau moment qu’il me fut donnĂ© de connaĂ®tre, j’étais au comble d’une joie qui irrigua durant de longues heures mes Ă©quipages, mon second, mon Ă©pouse et moi-mĂŞme, de longues heures de souffrances Ă
l’issue desquelles nous vîmes enfin, soulagé et bienheureux l’arrivée de notre fils
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