Douleur.
Il gronde
En mon cœur
Montagnes de tempĂŞtes
Et je crois que c’est l’heure
Ou tornade s’apprête
Vomissant la douceur
Comme Ă©cumes de vagues
Puisqu’elle n’est qu’erreur
Au néant qui l’accable
Chaque rime posée
En tendresse Ă©crite
Déchirent l’obscurité
De la nuit qui m’habite
Que l’océan m’emporte
C’est par lui que j’ai bu
Comme une feuille morte
Aux flots de l’absolu
Je fouetterai les eaux
De ma queue de sirène
Pour noyer chaque mot
De mon cœur qui saigne
Doux mots …
Ni DĂ©esse, ni Reine,
En Ă©corchant ma peau
C’est la mort qui se traîne
LĂ , sous mes pas
Se fend en deux la terre
Et mes deux pieds liés
Glissent dans les enfers
J’ai cassé l’encrier !
Sur le mur, l’encre
Ruisselle au papier
En rimes délirantes
Ma plume j’ai noyé
Au ruisseau qui se perd
En des mots insensés
Sans âme ni repère
J’avance ….
Obscure lumière
Mes yeux qui se voilent
Ne voient plus l’univers
Il n’y a pas d’étoile
Au ciel de l’enfer
A genoux, tombée,
Criant les bras croisés
Aux vents de la tourmente
- « Mais qu’ai-je donc fait ? »
Au mal qui me hante
Me voici lapidée
Par l’aurore démente
En des vers censurés
Que la souffrance augmente
Au fantĂ´me des mots
Dans ma cage enfermée
Je hurle de douleurs
Aux barreaux attachées
Le silence et la peur
Ont vaincu mon esprit
Si aujourd’hui je meurs
C’est d’amour, Poésie.
Arwen.
* Gustave Mahler. Adadgio.