Cette longue patience !
On le sait bien pourtant que l’issue n’est pas rose !
Dites-moi ! Vous savez vers où s’en vont les temps !
Et que passant, boitant, chaque crête morose
Etale devant nous ses revers décevants.
On le sait, on avance, on perdure et s’obstine
Et selon le siècle plus ou moins avancé
Meublons chaque descente aux pentes assassines
De rites nous cachant de l’arbre la forêt.
De guerres, de voyages, de combats et de pages
Et d’autres horizons et puis d’autres festins
Ces essais agités de nos faibles hommages
En turbulents attraits reniant le destin.
On le veut, on le craint, on l’espère, on propose
Une trace est utile, on tente d’affirmer
Que ces pas loin derrière jusqu’à l’aurore rose
Dans le noir des plus tard auront su s’imprimer.
Alors on continue, cahin-caha, lucides
Ou pas les yeux fermés, dormant, pervers, tombant
Et tendant un geste éperdu vers le vide
Retenant notre appel sur l’ignoré néant.
Car l’inconnu, toujours, échappe à l’assurance
Ce vague avenir flou que l’on n’ose hâter.
Qu’il nous faudra montrer une longue patience !
Pour qu’aboutisse enfin, ce qui a commencé.
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Cultivez votre amour de la nature, car c'est la seule façon de mieux comprendre l'art! (Vincent Van Gogh)